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lundi 5 juin, séance spéciale Brésil : animisme(s) et nature concrète
Braquage reçoit la programmatrice indépendante brésilienne Patrícia Mourão. Une projection conçue en dialogue avec Louise Bernard, membre de l’association ayant vécu et étudié le cinéma au Brésil, à Recife.
Comme point de départ, deux films choisis par Louise Bernard pour leur relation aux milieux naturels, au chorégraphique et à l’animisme : O Peixe (Le Poisson, Jonathas de Andrade, Brésil, 2016) et River Rites (Ben Russel, USA, 2011). Patrícia Mourão propose quant à elle des films dans lequel le répertoire concret et formaliste de l’art du XXe siècle au Brésil rencontre la force matérielle, organique et incontrôlable de la nature.
Programme :
O PEIXE I Jonathas de Andrade I 23’ I 16mm numérisé I 2016
O peixe (le poisson) accompagne des pêcheurs de l’Alagoas, Brésil, dans leur pratique d’un étrange rituel, qui consiste à retenir le poisson entre leurs bras jusqu’au moment de sa mort.
RIVER RITES I Ben Russel I 11’ I 16mm numérisé I 2011
Au bord du fleuve Suriname, une baignade, un pêcheur qui tire son filet de l’eau, une jeune fille lavant du linge sur une pierre. L’unité de temps est a priori close : c’est la durée d’une seule prise, une bobine de pellicule super 16. Filmés au bord d’un fleuve sacré du Haut Suriname, des secrets animistes sont révélés pendant que le temps lui-même se défait.
ANCESTRAL I Luiz Roque I 5’ I numérique I 2016
Les éclairs et le tonnerre grondent l’aurore d’un monde ancestral non encore humain, à moins qu’il ne soit post-humain. La nature n’est plus cet espace idyllique non déterminé, mais tout ce qui existe avant et après la vie, l’homme, l’anthropocène. Dans cette atmosphère s’avance un majestueux tamanduá bandeira (grand tamanoir) au rythme étrange qui est propre à sa démarche. Cet animal énigmatique, dont la morphologie si particulière a inspiré d’innombrables mythologies indigènes et a profondément marqué l’imaginaire occidental, est aujourd’hui en voie d’extinction. Il fut l’un des animaux les plus capturés par les colons espagnols afin d’être montré en Europe.
16 MM I Daniel Steegmann Mangramé I 5’ I 16mm numérisé I 2009-2011
Un câble de traveling suspendu à trois mètres au-dessus du sol de la forêt amazonienne forme une ligne droite, une coupe sèche à l’intérieure de la jungle. Reprenant la tradition du cinéma structuraliste, 16mm prend le métrage du film comme base constitutive de sa forme comme de son contenu. Le parcours de la caméra est le même que celui de la longueur de la pellicule : pour 61 mètres de films, la caméra avance de 61 mètres dans les profondeurs de la forêt.
SOPRO I Cao Guimarães I 5’30 I super 8 numérisé I 2000
Sopro exprime la relation entre ce qui est dedans et ce qui est dehors. Le translucide multiforme d’une bulle reflète le monde qui la contient et qui est contenu par elle. La bulle, qui n’explose jamais, se fait métaphore de la continuité des choses.
PHASMIDES I Daniel Steegmann Mangramé I 23’ I 16mm numérisé I 2009-2011
Des phasmes sont filmés camouflés dans un milieu naturel et dans un atelier. Ces formes géométriques, dont certaines rappellent les « bestioles » de Lygia Pape, se transforment en matières organiques, alors que l’organique se révèle dans toute sa géométrie. Les vivants semblent inanimés et l’inanimé prend vie.
O NOVO MONUMENTO I Luiz Roque I 5`I 16mm numérisé I 2013
Filmé dans l’état du Minas Gerais, dans l’un des multiples paysages marqué par les effets dévastateurs de l’exploitation des minerais et situé dans un temps inconnu, ni passé ni futur, le film imagine et célèbre la création d’un monument inspiré par les sculptures de l’artiste néo-concret Amilcar de Castro.
Participation libre – Amenez de quoi boire et manger !